mardi 5 août 2008

Mishima

Ça fait un bon bout de temps que vous attendez un nouveau post, je vous comprends tout-à-fait.

Je suis parti dimanche 20 juillet pour une ile de 8km² perdue dans la mer du Japon (google map), et je suis revenu dimanche 3 août dernier, soit 2 semaines plus tard. Motif du voyage ? Expédition scientifique, ça envoie du sacré pâté ! Je m'étalerai pas plus dessus, c'est pas vraiment le sujet de l'article...

Mishima est une île d'environ 1000 habitants, repartis dans deux petits villages. J'ai séjourné dans le plus grand des deux, qui avait l'avantage de compter 3 restaurants, et 3 magasins de plus de 5m². La moyenne d'âge des habitants de l'ile était d'environ 25 ans. Super, me direz-vous... eh bien pas tant que ça, sachant que l'écart-type était particulièrement élevé (du genre 40 ans). Comprendra qui le pourra ^_^


Une île reculée comme ça est forcément complètement différente de Tokyo. Elle est représentative d'un Japon beaucoup plus traditionnel et campagnard. On dit bonjour à chaque personne croisée, on ne s'assoit pas n'importe où, quasiment aucun bâtiment de plus d'un étage...

La pêche est l'activité principale là-bas. De bon matin, les hommes partent en bateau vers le large pour pêcher. En fin d'après-midi, leurs femmes les attendent au port, pour les aider à emballer la récolte, histoire de l'envoyer proprement sur le continent (enfin semi-continent).

Pour réaliser nos expériences, on a passé une bonne partie de notre temps sur ces machins (je sais pas le nom en Français). C'est là qu'on relâchait et observait des poissons. En plein milieu de la mer, et on a pu nager de temps en temps dans la crique derrière !

En parcourant l'ile à pied les premiers jours, j'ai vu plusieurs paysages intéressants. D'abord des rizières sur étages, vraiment super classes et jolies. Le problème est que les plants de riz poussent dans la vase, et ça sent pas super trop bon...
Ensuite, la plupart des chemins de l'île sont encadrés par des bambous de part et d'autre, donnant parfois même des chemins abrités du soleil. C'est vraiment bien le bambou !

En plus d'une quantité assez importante de moustiques qui ravagent les jambres, et des grosses bestioles volantes, l'île est remplie de chats. Ces chats-là (qui ont les couleurs blanc, marron, noir porte bonheur) ont pas l'air d'avoir l'habitude des étrangers, vu comme ils me regardaient...

Le truc assez impressionnant justement, c'est à quel point les habitants ont peu l'habitude de voir des étrangers. On était du coup un peu comme l'attraction de l'île. Les gens nous invitaient souvent à prendre des bières, à manger des trucs bizarres... Un exemple sur la photo : ils nous ont invités juste après qu'on était sortis du restaurant. J'avais pas fini ma première bière que j'en avais déjà 3 d'ouvertes sur la table, et il m'en a rajouté une 4ème. Autant dire que je me sentais un peu mal barré, mais on est partis avant que je finisse les 4. Heureusement !

La première semaine, 5 étudiants japonais (qui venaient faire des recherches aussi) ont dormi avec nous. Enfin, dans la pièce à côté (sans clim) pour les mecs, et dans un hôtel pour les filles. On a quand même mangé quelques fois ensemble. Le plus drôle d'entre eux était japanese Harry Potter (le plus flou sur les photos, on le voit mieux sur le picasa). Il était fatigué par la chaleur et le travail, et du coup restait allongé le matin dans le salon en train de mourir. Je lui ai dit du coup de plus faire l'idiot et de venir se reposer dans la chambre. Car oui, ils ne voulaient pas venir dormir dans la pièce avec clim. Le "chef" étant inquiet pour ses résultats, conduisait ses troupes comme à l'armée...

Comme nous les campagnards, les campagnards japonais ont un accent tout bizarre. Regardez cette vidéo (qui a été tournée quand des pêcheurs nous offraient des bières, encore une fois). Le gars qui parle tout le temps se moquait de Sarkozy, parce qu'il l'aime pas. Aussi, en japonais, Sarkozy se dit Sarukoji, et Saru veut dire singe...


Pendant le séjour, a eu lieu le festival qui a lieu 4 fois par an. Difficile, encore une fois, de trouver quelque chose de plus traditionnellement japonais. C'est vraiment agréable en fait de sortir autant des sentiers touristiques.


Le jeudi de la deuxième semaine, j'ai loué un vélo pour aller faire le tour de l'île (2€ la journée). Le voici sur la photo, il est j'en suis persuadé capable de faire pâlir le plus professionel des riders que je connaisse ^_^. Sous la chaleur du soleil, et les pentes de l'île, j'ai donc sué sang et eau pendant les 5 heures de mon petit voyage. Mais ça valait le coup !

Je suis donc allé voir les lieux les plus fameux de l'île, à commencer par le temple au bord de la mer que vous voyez là. On a une vue magnifique de là-bas, et le chemin pour y aller est bordé d'arches comme on en voit plein partout.

Après avoir mangé un repas très moyen (j'étais près du plus petit village, qui a que des magasins minuscules), j'ai traversé la deuxième moitié de l'île, pour aller au phare nord. La vue aurait été génialissime, si seulement j'avais pu monter en haut du phare... Tant pis :(

Pour le chemin du retour, je suis passé par la plus haute colline de l'île, qui en fait abrite une base militaire chargée de surveiller les activités de la Corée. Un peu déçu, après le mal que j'ai eu à y arriver... Finalement, c'était super crevant, et je me suis retrouvé dans le même état que japanese Harry potter !

Enfin, pour le départ, quelques uns des gens qu'on a connus sont venus nous dire au revoir, avec plein plein de rubans en papier (avec le vent qu'il y avait, je vous dis pas le bordel). On voit notamment, en tee-shirt noir, Nagata-san le pêcheur trop charismatique qui nous a beaucoup aidés. Je lui ai dit que le jour où je parlerai suffisamment correctement japonais, je reviendrai pour aller pêcher avec lui.

Finalement, je ne retiendrai que du bon sur cette île, même si au bout de 2 semaines j'en avais un peu marre de toujours manger aux mêmes restos (pas chers au moins), des petits déjeuners pas géniaux et de la chambre où je devais travailler sur mon lit. Rien de mieux pour changer de Tokyo qu'un endroit pareil. C'est important de voir la face traditionnelle du Japon.
Et puis, comme je vous l'ai dit, l'aventure sur Mishima n'est pas terminée !